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La qPCR pour lutter contre les risques pathologiques de nos abeilles

La qPCR pour lutter contre les risques pathologiques de nos abeilles

Jusqu’à la fin des années cinquante l’apiculture était essentiellement une apiculture familiale organisée en petits ruchers non transhumants. L’observation “Au trou de vol” était la référence absolue pour évaluer la santé d’une colonie.   Les abeilles de races autochtones en équilibre avec leur milieu alors riche en biodiversité n’étaient porteuses que d’un nombre limité de virus (1 à 2), les principaux agents pathogènes étant plutôt bactériens (loques) et fongiques (nosémoses). Depuis les années cinquante, les pratiques apicoles ont beaucoup évolué et la mobilité des cheptels est devenue la règle tant dans les transhumances pour assurer la récolte du miel que dans les échanges mondiaux de génétique.

Le portage viral s’est amplifié avec pas moins de trente deux virus identifiés à ce jour, une même abeille pouvant abriter 7 à 8 virus différents. La présence dominante de Nosema apis, peu pathogène, au profit de Nosema ceranae beaucoup plus délétère constitue une nouvelle menace sérieuse pour la santé des colonies.

Ce que la recherche a déjà démontré:

La littérature scientifique sur les rôles multiples des pathogènes est particulièrement abondante et nous nous limiterons à quelques-uns parmi les plus déterminants pour les pratiques apicoles.

 Nosema ceranae

Sa présence au niveau de l’intestin peut à tout moment provoquer l’effondrement de la colonie :

– soit par le développement du champignon pathogène en cas de disette, surtout de disette protéique ou en cas d’indigestibilité des sucres proposés aux abeilles

– soit par effondrement du système immunitaire en synergie avec les pesticides

– soit par stimulation des populations virales.

 A propos des virus

Beaucoup de faits doivent retenir notre attention : la transmission des virus peut être verticale :

-toutes les reines sont porteuses de un ou plusieurs virus qu’elles transmettent à leur descendance, on relève la même observation sur les spermatozoïdes,

-les abeilles nourricières excrètent beaucoup de virus par leurs glandes hypopharyngiennes et de fait contaminent les larves,

– Varroa destructor dissémine très largement, soit par portage passif, soit comme hôte de multiplication, un nombre important de virus,

– nombre de virus ne s’expriment pas directement mais induisent le développement d’autres virus présents. Ainsi le virus des ailes déformées peut ne pas produire d’altérations sur les abeilles mais faire apparaître des symptômes de couvain sacciforme car il a stimulé la multiplication des virus S.B.V.

– des symptômes graves de contamination apparaissent avec mille fois moins de particules virales si la pénétration s’effectue par la voie de l’hémolymphe plutôt que par la voie buccale.

Efficacité des moyens analytiques

La grande révolution de ces dernières années a été la mise au point d’une nouvelle méthode analytique , la qPCR (Polymerase Chain Reaction), qui permet d’identifier un pathogène par son ADN ou son ARN (RT-PCR).

L’amélioration des différentes étapes de l’analyse et la multiplication des amorces permettent d’identifier n’importe quel être vivant en quelques heures seulement.

Solu’Nature a conclu un partenariat avec le Laboratoire ADNucleis pour proposer en routine un pack analytique PathoBEE 1 qui permet d’identifier la présence de 10 agents pathogènes.

 

 

Champignons Nosémoses Nosema apis et Nosema ceranae
Bactéries Loque américain Paenibacillus larvae
Virus APV (=ABPV) Virus de la paralysie aiguë
SBV Virus du couvain sacciforme
CBPV Virus de la paralysie chronique = maladie noire
DWV Virus des ailes déformées phénotype A
VDV Virus varroa = phénotype B de DWV
KBV Virus kashmir
SBPV Virus de la paralysie lente
BQCV Virus de la cellule royale noire

L’analyse est réalisée sur 30 à 50 abeilles en mélange car les analyses individuelles ne mettent pas toujours en évidence le portage systématique d’agents pathogènes par abeille et le résultat n’est pas représentatif dans ce cas de l’état d’infection de leur colonie.

Ainsi peut-on mieux comprendre l’effondrement des colonies les plus denses, celles pour lesquelles l’observation “au trou de vol” se révèle la plus rassurante. En effet en cas de surpopulation, le frottement des abeilles entre elles provoquent des micro lésions de la cuticule (au même titre que les acides organiques) qui s’avèrent la porte d’entrée la plus efficace qui soit pour la dissémination des virus.

Attention le risque d’effondrement est important en passant d’une population a effectif normal à une colonie à effectif important. Ainsi le retrait des hausses peut provoquer une brutale augmentation de la densité de la population et amorcer le développement de divers pathogènes.

Dr Gilles Grosmond, vétérinaire expert, solu’nature